Vendée Globe

« Je me suis engagé dans ma première course, le BOC Challenge 86/87, pour me prouver que j’en serais capable. Je n’y ai pas démérité, mais je n’ai pas gagné non plus. Cela a engendré un phénomène inattendu : un esprit de revanche, une hargne, presque une haine, qui a été le moteur de ma victoire dans le Vendée. La différence avec l’art, ou toute autre chose, c’est que dans le sport il y a une ligne d’arrivée. Objectif simplissime et monomaniaque qui exige une ténacité vorace et exclusive de toute autre considération.

Sauf que de franchir cette ligne d’arrivée en tête a annihilé d’un coup toute cette folie passagère en moi. Brel ne croyait pas au talent, ne croyait pas au génie, mais à la volonté, à l’envie. J’ai aussitôt perdu l’envie d’être un champion. À l’arrivée du Vendée, j’avais déjà annoncé mon retrait de la course au large et ma volonté de construire un bateau-atelier. Le lancement de la construction de ma grande goélette a été sans doute une erreur, favorisée par l’engouement médiatique souvent impropre au bon discernement. Le dénouement de cette aventure l’a prouvé ! »

Titouan Lamazou